Le VIH SIDA au Burkina Faso

L’Afrique subsaharienne demeure la région du monde la plus touchée avec environ 63% du total mondial des personnes vivant avec le VIH.

En Afrique de l’Ouest même si les taux de prévalence restent moins importants par rapport à d’autres régions d’Afrique, l’épidémie évolue rapidement dans certains pays. Ainsi, on estime que 10% de la population sexuellement active est infectée en Côte d’Ivoire et qu’en environ 2,2 millions de personnes sont porteurs du VIH au Nigeria. Au Ghana et au Togo, l’épidémie est bien implantée avec 3% des femmes enceintes infectées et au Mali, 6% des sujets sexuellement actifs dans la zone frontalière avec la Côte d’Ivoire sont touchés. Par contre certains pays comme le Sénégal, le Bénin continuent d’enregistrer des taux relativement bas.

Le SIDA a un impact particulièrement dévastateur sur la population adulte jeune, privant ainsi la société d’une grande partie de sa main d’œuvre la plus productive. L’impact du VIH/SIDA sur le secteur social et sur les secteurs économiques dans les pays touchés est en train de s’échelonner, se faisant sentir au niveau individuel, familial et communautaire et national. Le secteur de la santé est particulièrement touché, ainsi à Abidjan, Côte d’Ivoire, 80% des lits d’hôpitaux du service des maladies infectieuses sont occupés par des personnes vivant avec le VIH et environ 50% au Burkina Faso.

Les pays de la sous région, face à cette situation, ont répondu par la création de programmes nationaux de lutte contre le SIDA depuis 1987 avec l’appui et la collaboration de partenaires au développement. L’intensité et le degré de la réponse étaient variables selon les pays.

Ces efforts consentis ont incontestablement donné des résultats mais qui sont insuffisants face à l’ampleur du problème. La compréhension insuffisante des déterminants et des conséquences de la maladie, la forte mobilité des populations en particulier la migrations trans-frontalière, la vulnérabilité des femmes à l’infection à VIH/SIDA, liée à des facteurs socioculturels et à la pauvreté sont autant de facteurs qui ont influencé et qui continuent d’influencer le cours de l’épidémie et la réponse. Ces facteurs sont exacerbés par l’absence d’environnement politique et social favorable à la réponse, l’insuffisance de l’implication des ONG, des organisations à base communautaire et surtout des personnes vivant avec le VIH.

Certains de ces facteurs représentent un dénominateur commun à plusieurs pays de la région, c’est le cas, des mouvements de populations à la recherche de conditions de vie meilleure ou liés à des instabilités socio-politiques. L’Afrique est en effet un continent historiquement caractérisé par une forte migration. Ce mouvement de populations, à l’heure de l’épidémie du VIH/SIDA représente un facteur de propagation. En effet plusieurs études ont identifié une corrélation entre la mobilité des populations et leurs vulnérabilités au VIH. En 1994, au Mali, 8,9% de camionneurs étaient infectés par le VIH tandis qu’au Niger les prévalences étaient estimées à 6,9% dans le même groupe. Au Burkina Faso, dans la même année, 13,2% des routiers étaient infectés. A Abidjan, la séroprévalence au VIH était de 79% chez les travailleuses de sexe en 1994, tandis qu’au Bénin, elle est passée de 34% en 1993 à plus de 50% en 1996.

La migration et les multiples contextes de la vulnérabilité, telle que la prostitution, constituent une combinaison de facteurs dont il faut tenir compte dans la recherche de solutions des problèmes posés par l’épidémie du VIH/SIDA en Afrique de l’Ouest.

Sources ONUSIDA