Les Mosse Burkina Faso

Les Mosse (Mossi)…

… sont aujourd’hui les habitants du plateau central du Burkina Faso. On estime leur population à un peu moins de 5 millions ce qui en fait l’ethnie majoritaire au Burkina Faso avec environ 45% de la population. Aujourd’hui majoritaires au Burkina Faso, ils sont aussi très représentés dans la Capitale et dans l’administration, Ouagadougou étant la capitale du Moogo. Les Mosse parlent le more qui est une langue du groupe des langues voltaïques.

Historiquement, on pense que les Mosse sont venus se fixer dans le sud du bassin de la Volta soit dans l’actuel Ghana entre le XIème et le XV siècle. Ensuite, des guerres successives les ont sédentarisé définitivement dans le centre de l’actuel Burkina, après avoir fondé trois royaumes successifs autour de Koudougou, Ouagadougou et Ouahigouya d’où ils ont chassé les Dogon pour fonder le Yatenga.

A l’origine, le mythe fondateur place une jeune princesse du nom de Yennega, fille du Naba Nedega, roi de Gambaga, ville de l’actuel Ghana. Toute jeune déjà Yennega était proche des animaux et on disait d’elle qu’elle détenait un pouvoir de communication avec eux. De tous elle préférait les chevaux qui le lui rendaient bien. Seulement les chevaux étaient affaire d’homme et Yennega se mit à user de toutes les ruses possibles pour convaincre son père de lui confier un cheval. Son choix se porta sur un étalon blanc, vif fin et intelligent comme elle. Malgré les mises en gardes de son père, elle chevauchait sa monture sans limite. Rapidement elle devint une amazone hors pair, suscitant des convoitises chez les cavaliers et des jalousies chez les femmes. Yennega était belle, fille de chef, et habile cavalière. Nédéga finit par l’emmener au combat avec lui et là aussi elle montra courage et adresse. D’aucuns pensaient que son père aurait dû lui trouver un bon parti et assurer sa descendance mais celui-ci ne jugeait aucun prétendant digne de sa fille. Au début, Yennega tirait une certaine fierté de l’exigence de son père mais bientôt elle devrait se rendre à l’évidence. Trop attaché à sa fille, Nédéga ne supporter pas l’idée de la donner en mariage. Lassée, Yennega prit un jour son cheval et partit à la nuit tombée en direction du Nord. Après une nuit entière à filer vers le Nord, Yennega traversa quelques villages avant d’aviser un jeune homme devant sa case et de lui demander hospitalité. Le jeune chasseur du nom de Rialé accueilli Yennega sans poser de question et la laissa se reposer. A la nuit tombée, il s’enquit du motif du voyage de Yennega. C’est là qu’il firent connaissance, Rialé de famille noble et Yennega fille de roi. Ils s’unirent et eurent bientôt un fils qu’ils nommèrent Ouedraogo pour honorer la mémoire du fidèle étalon de Yennega. A l’âge adulte, Ouedraogo reçu comme mission d’aller porter un message à Nédéga, se présentant lui-même et lui demandant s’il avait pardonné sa mère. A l’automne de sa vie, le vieux roi fut comblé par cette visite et donna une fête somptueuse. A son départ, Ouedraogo fut accompagné par une escorte de guerriers dagomba avec lesquels il repartit vers le nord fonder les premiers royaumes mossi. Cette histoire est très bien représentée sous forme de tableaux au musée de Manéga. Le Mogho Naba siège aujourd’hui encore dans son palais de Ouagadougou. Le meilleur moyen de se rendre de l’importance de sa cour est d’assister au rituel du faux départ du Mogho Naba, tous les vendredi matin. Il s’agit d’une cérémonie officielle et non d’un spectacle organisé pour les touristes, même si ceux cis sont acceptés comme spectateurs.

Religieusement, les Mosse furent d’abord animistes, se convertirent partiellement à l’Islam dès le moyen âge puis aux divers courants chrétiens plus récemment. Depuis les années 70, un courant musulman prosélyte est à l’origine de nombreuses conversions et l’Islam gagne du terrain, même si les postes clés restent aux mains de chretiens.