Esclavage au Burkina Faso

Dès le milieu du XVème, des européens vont se livrer au commerce des esclaves mais à une toute autre échelle que celle pratiquée depuis des temps anciens par les marchands arabes. Les besoins en main d’oeuvre des nouveaux territoires conquis à l’Ouest étant immenses, la traite va prendre des proportions industrielles. Ainsi des bateaux arrivent d’Europe dans des ports africains avec une cargaison de pacotille destinée à acheter des esclaves aux chefs de guerre locaux. Ensuite, ils quittent l’Afrique pour le continent américain, chargés d’esclaves sur des bateaux qui seront très vite aménagés afin d’optimiser la quantité de « marchandise » transportée. Arrivés sur le continent américain, ils revendent les esclaves ayant survécu à la traversée puis retournent vers l’Europe chargés de sucre, café et coton. Ce commerce triangulaire durera jusqu’au milieu du XIXeme siècle. Même en l’absence de chiffre précis, on sait que cette opération aura représenté pour l’Afrique une catastrophe démographique. On pense que le nombre de victime est supérieur à 1OO millions. L’abolition interviendra en ordre dispersé au XIXeme siècle: l’Angleterre met un terme à la traite en 1807, et les esclaves de l’empire sont libérés en 1834. En France, c’est la loi Schoelcher (ministre des affaires maritimes) en 1848. Aux Etats unis, il faut attendre la fin de la guerre de cessession en 1865. En 2001, plus de 150 ans après l’abolition, l’esclavage sera classé crime contre l’humanité.