A Ouagadougou, le départ du Moogho Naaba est un rituel ancestral auquel on peut assister tous les vendredi matin, dans le parc qui entoure le palais du Moogho Naaba. A l’origine, un départ à la guerre, pour tenter de récupérer les fétiches protecteurs qu’une fille du Naaba avait emmené à Ouahigouya
Le départ du Moogho Naaba : Une cérémonie matinale
Le départ a lieu le vendredi matin, entre 7h30 et 8h30. Il est important de l’avoir à l’esprit car contrairement a d’autres événements, les horaires sont respectés. Un des premiers éléments de la cérémonie est la préparation du cheval. Tout comme le Naaba, le cheval est paré de ses attributs guerriers. Il attendra ensuite patiemment que les autres protagonistes ce mettent en place.
La cour du Moogho Naaba : L’arrivée des notables
Levez vous tôt afin d’assister non seulement à la cérémonie, mais aussi pour avoir une bonne place. De cette façon, vous pourrez assister à un autre rituel immuable et complexe : l’arrivée et la mise en place des notables. Vous reconnaîtrez aisément les représentants de la chefferie traditionnelle à leurs coiffures. Pensez d’ailleurs à vous décoiffer, car seuls les chefs sont autorisés à rester couverts.
Le premier coup de canon : Moogho Naaba part en guerre
Alors que tout le monde est en place, un coup de canon marque le début de la cérémonie. Au rythme du bendré, les serviteurs ouvrent la petite porte de la guerre par laquelle le roi vétu de rouge sort enfin. Il s’assoit face à l’assistance puis différends groupes de notables vont se présenter à lui pour tenter d’infléchir sa décision. Une fois que chaque groupe c’est présenté devant lui, le roi ressort par la porte qu’il avait emprunté au début.
Deuxième coup de canon : La paix sur le royaume
Le deuxième coup de canon est aussi fort que le premier. C’est alors que le roi apparaît, vétu de blanc cette fois. La paix est acquise, le Naaba va rester à Ouagadougou.
Le faux départ du Mogho Naaba : Plusieurs versions de l’histoire
Le jour de ma visite au palais, l’histoire du départ du Mogho Naaba fut la suivante. Une de ses filles a trahi son père en partant à Ouahigouya avec les fétiches protecteurs. Partie rejoindre le roi de Ouahigouya, elle mettait son père dans une situation délicate. Il devait récupérer les fétiches et laver l’affront faute de quoi son autorité sur le royaume serait discutée. Mais cela signifiait pour de nombreux Mossi qu’une guerre fratricide allait se livrer. Beaucoup de chefs coutumiers avaient des liens avec Ouahigouya. Ils supplièrent donc le Naaba de renoncer.