Le pays Lobi du Burkina Faso

Le Pays Lobi  se trouve à l’extrème sud du territoire, dans une zone comprise entre les frontières du Ghana et de la Côte d’Ivoire, le tout au sud de Diébougou. Gaoua est la capitale du pays Lobi.

lobi2On entend par Lobi un ensemble de groupes Ethniques dont on peu citer les Gans, Birifor, Dagara et Lobi. On pense qu’ils ont traversé le Mouhoun pour venir s’installer dans cette zone soit à la recherche de nouvelles terres, soit pour échapper à des ennemis. Même s’il ne partagent pas tout et parlent des langues différentes, ces peuples ont en commun, outre l’occupation d’un espace qu’ils ont longtemps préservé une organisation sociale à part.Visiter le Pays Lobi en prenant le temps de tout observer peut être une expérience singulière, loin,  très loin des repères du reste de la société burkinabè.

Politiquement, la société Lobi peut sembler peu structurée et fut d’abord analysée comme matrilinéaire par les ethnologues.Considérés par les premiers ethnographes comme matrilinéaires, les Lobi forment en fait une société à filiation bilinéaire avec accentuation des relations utérines. Double filiation, à tendance cognatique en réalité, puisque, dans les contextes pratiques où les relations utérines sont accentuées, un individu relève de deux groupes : le matrilignage de sa mère d’une part, le matrilignage de son père d’autre part. Le clan maternel porte un nom qui lui est propre, à caractère totémique, et qui est composé de deux moitiés exogames à fonction politique et matrimoniale : les Wo (considérés comme « purs » Lobi) et les De (d’origine étrangère, captifs ou réfugiés).
Eux-mêmes largement segmentés, les clans matrilinéaires sont considérés comme issus de la segmentation de quatre grandes familles originelles : Kambou, Da, Hien et Palé, que l’on retrouve chez les Birifor, les Dagari et les Wilé. Ces quatre familles sont associées deux à deux en « relations de plaisanterie ». Le clan patrilinéaire possède aussi un nom et peut être localisé ; du vivant du père, la résidence est patrilocale ; après le décès du père, elle devient avunculocale ; le clan de la lignée patrilinéaire joue un rôle prédominant dans le rituel d’initiation du dioro.

Economiquement, les Lobi sont agriculteurs, éleveurs mais aussi chercheurs d’or et potiers. Ces dernières activités sont dévolues aux femmes. En visitant le pays Lobi, vouslobi1 remarquerez la dispersion de l’habitat: les maisons sont à distance d’arc les unes des autres car les Lobi sont réputés à la fois ombrageux et fins archers. Pays de vendetta, il le Pays Lobi a longtemps eu mauvaise réputation et est resté fermé aux étrangers. A Loropéni, l’on peut observer les « étranges murailles » sorte d’enclos bordés de murs hauts de 5 mêtres dont nul ne connait l’origine mais dont tout le monde s’accorde à dire qu’elles sont antérieures à l’arrivée des Gans au Burkina. Il ne faut pas s’étonner de croiser des femmes aux cheveux ras, c’est ici une façon de marquer le deuil. En pays Gan, le cimetière des rois Gans est particulier dans sa façon d’être constitué d’une succession de mausolées habités par des fétiches à l’image des défunts.Si le visiteur en a le temps, il pourra visiter le musée de Gaoua, riche d’enseignement sur la culture Lobi.